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La Ferme du Houchet
17 octobre 2014

LA RUCHE QUI DIT OUI...A QUI ?

Ci dessous, un article vraiment intéressant qui me conforte dans l'idée que je m'étais faite de ce système de commercialisation, plagiat de vente directe réellement dangereux pour les petits producteurs dont je suis.
A lire et à faire circuler, merci

LA RUCHE QUI DIT OUI...A QUI ?

Un nouveau “frelon” Parisien exterminateur de la petite paysannerie continue ses ravages !
Depuis plusieurs années, des groupes de consom-acteur-actrices se sont regroupés pour aider au maintien ou à l'installation de paysans (AMAP ¹, ACAPE ², centres de réinsertion, etc...), mais depuis peu cette mouvance semble s'essoufler.

Par contre, de nouveaux moyens de distibution ont vu le jour, via internet comme “La ruche qui dit oui”.
Grâce à la médiatisation énorme dont à bénéficier cette nouvelle formule, l'engouement auprès de celle-ci a bien pris. En effet, la presse laisse supposer aux lecteurs qu'il s'agit de distribution de paniers en vente directe, alors que c'est une plate-forme logistique qui prélève près de 20 % du chiffre d'affaires aux paysans adhérents à ce système, dont: 
· environ 10 % pour le gérant d'une voire plusieurs ruches (comme à St Nazaire),
· environ 10 % pour la “start-up”(°3) parisienne.

Ce fonctionnement ne permet donc pas aux petits paysans qui y adhèrent de dégager un revenu suffisant. Seules les très grosses exploitations agricoles (avec salariés) habituées à fournir les plate-formes des grandes surfaces peuvent tenir leur engagement, surtout pour les produits frais.
La dite ruche a un sytème identique aux grandes surfaces, qui consiste à faire du profit sur les producteurs en pressant sur les prix. Les petits paysans ces dernières décennies, en ont payés les conséquences; ils n'ont eu comme choix, de disparaitre.

Installer et maintenir de jeunes paysan(ne)s en place avec ce système de ruche capitaliste-pyramidale est impossible et, loin de la solidarité active mise en place par les consom-acteur-trices.
Des produits non bio en grande partie, et pas si local que ça !
La plupart des fournisseurs de la ruche sont des agriculteurs ou des artisans ou des commercants non bio et, pour la ruche le local se situe dans un rayon de 250 km ! 
De plus, pas de contrat d'engagement fiable auprès des approvisionneurs. La loi de l'offre et de la demande conditionne les apports de marchandises auprès des consommateurs.


Qui se cache derrière les ruches ?
Les patrons de la ruche qui dit oui; Xavier NIEL (président de free), Marc SIMONCINI (co-fondateur du site de rencontres meetic. fr) et Christophe DUHAMEL (co-fondateur du site marmitton.org) ont compris au même titre que les patrons des grandes surfaces, l'intérêt de mettre en place un système similaire au drive via internet. ³
Cette “start up” laisse supposer qu'il s'agit d'une alternative d'achat aux grandes surfaces par un soutien aux agriculteurs, mais il n'en est rien! Cette entreprise n'est qu'intermédiaire entre des fournisseurs et des “mangeurs” qui sont aussi dupés par une association de façade.
La seule similitude avec une ruche d'abeilles, c'est que les reines (ou plutôt les rois) s'engraissent et font leur miel sur le dos des ouvrier(ère)s (en l'occurence les paysans) en engrangeant un chiffre d'affaires de 745 000 € en 2013 ! 

“Start up” bientôt côtée en bourse ?
Le capitalisme a de beaux jours devant lui, aussi ne nous étonnons pas que cette “start up” forte de milliers d'adhérents cherche le profit à court terme et placera en bourse pour le bienfait de ces actionnaires !
Ce type de fonctionnement met en difficulté les solidarités entre les consom-acteur-actrices et les paysan-nes en bio. Mais notre prise de conscience militante doit pouvoir s'appuyer sur des critères sociaux, humains et environnementaux pour contrer ce nouveau système marchand et capitaliste.
Cette “start up” est comparable à un frelon qui tue la dynamique des “vraies” ruches que sont les AMAP, les ACAPE, et autres formules solidaires avec les paysans du Nord comme du Sud.
A toutes et à tous, réagissons face à ce fléau, comme Benjamin GUILBAUT l'a fait dès juin 2014, en alertant les amaps dans un texte intitulé:
Attention... pourquoi les amap disent non à la ruche qui dit oui!
http://www.amapbiodevant.fr/blog/actualites/reseau/attention-une-amap-na-rien-a-voir-avec-les-principes-de-ruches/
Vous pouvez faire circuler l'info dans vos réseaux sociaux pour générer une contre-offensive avant qu'il ne soit trop tard pour la survie des petits paysans bio dont nous faisons partie.
Si vous connaissez des journaux alternatifs vous pouvez leur demander de s'emparer de ce sujet afin de dénoncer les méthodes de ce grand groupe financier qui veut s'emparer de l'autonomie alimentaire et qui menace dangereusement les réseaux de distributions des petits paysans de France et d'ailleurs.

Hubert MORICE, paysan bio co-fondateur des ACAPEs autogérées de SAINT NAZAIRE (44)
Sources :
AMAP : association pour le maintien de l'agriculture paysanne et bio
² ACAPE : Alliance des Consom-acteur-actrices, des paysan-nes, et des écologistes.
³ “La ruche qui dit non!”

Benjamin GUILBAULT, apiculteur à 90% en vente directe, distribuant dans 10 lieux d’AMAP en Loire...
AMAPBIODEVANT.FR

 

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